mardi 1 novembre 2016

4 - MIRA

Pour moi, MIRA est un des sons les plus subversifs de l’album. Je crains de m’engager sur le thème de fond de ce morceau, de peur de froisser les personnes attachant de l’importance au symbolisme religieux. Non je déconne, j’ai peur de rien à part des cafards, les vrais savent.  
Attention, sans rentrer dans le débat de savoir si PNL surfe sur la vague sataniste ou non, en incrorporant des références et de l’imagerie explicite ou en produisant le son sheita par exemple. 
NON ! PNL ne s’en cache pas, il est sans cesse fait mention de l’enfer, du diable, d’un pacte passé avec celui-ci, qu’Ademo peine à résilier. C’est clair, PNL en joue, dans une optique d’acceptation de leur condition, condamnés à l’adoration du mal. 
Mais parlons du son MIRA. Dans ce morceau, Ademo jure à 16 reprises « Wallah » mettant l’accent sur l’aspect confessionnel de l’imagerie utilisée.  Plus précisément, dans une dualité constante, frôlant la schyzophrénie à peine maquillée, les deux frères brisent les codes associés à leur « religion », s’adressant à la lune comme à une entité supérieure. Nul besoin de préciser que cette personnification n’est pas permise dans la religion musulmane, tout comme le fait de s’élever à un rang supérieur aux autres être humains (cf. cover de l’album). Pour continuer, je cite un célèbre élève philosophe « Le son pourrait être bien, s’il disait pas petit pelican dans le refrain ».Fruit du hasard, ce philosophe, lors de sa visite dans un zoo, a été confronté à un pélican en liberté, celui-ci l’ayant suivi dans tout le parc. Et bien, comprenons ensemble, entre autre, pourquoi petit pélican.

N4 «J’ai compté, toute la journée, jusqu’à m’en brûler les ailes » - NOS
Dès la première phrase, NOS installe le décor de ce morceau, introduisant une référence indirecte aux anges. Au fil de leur ascension, les deux frères ont vu leurs poches se remplir, recomptant (compter, recompter, on ne compte plus le nombre de fois ou ce vocabulaire revient) les billets. Les ailes brulées représentent le zénith de leur carrière atteignant l’astre solaire, ceux-ci souhaitant peut être redescendre de leur plein gré, cette nouvelle vie ne leur plaisant pas finalement tant que ça, d’où les ailes brulées. Enfin, les ailes de pélican ;)

N5 «J’ai cogité toute la nuit, jusqu’à ce que s’éclaircisse le ciel » - NOS
Les deux frères, aucun doute là-dessus, sont plus attirés par l’antagoniste Lune, Mira, ont toujours vécu avec leur côté sombre, leur démon intérieur, et ne connaissent que ça.

N6 «On connaît que le noir, paraît que la lumière existe. Le temps passe, le temps passe, j’sais plus très bien quoi faire de ce fric » - NOS
On corrobore N4 et N5.

N7 «Deux peace avec les oides, un coup de feu y’a plus personne de leur clique – Bang Bang » - NOS
Deux signes peace, associés en Z, forment le signe d’appartenance à la cité des tarterets de Corbeil. Tarterets, connus sous les pseudonymes de TZ, Tartezoo, DMZ (zone démilitarisée), d’où le Z. Ce signe est censé dans cette phrase inspirer la crainte et présager de règlements de comptes armés, BANG BANG.

N8 «Mira, Mira Mira (petit pelican)» - NOS
Dans ce morceau, les deux frères (surtout Ademo) s’adressent à la lune comme à un mentor, les guidant et les conseillant dans leur vie. Ils s’adressent à elle en la personnifiant et l’appelant Mira. Mira leur répond, techniquement utilisant des effets sonores distincts permettant d’identifier les allers retours entre les interlocuteurs. Mira répond donc à NOS en l’appellant petit pélican. Le symbolisme associé au pélican est assez surprenant, mais vous allez voir, cela colle parfaitement avec le mood
.
En Europe occidentale, le pélican était au Moyen Âge un symbole de piété pour l'Église chrétienne : on croyait qu'il perçait sa propre chair et nourrissait ses petits de son sang.
dans l'iconographie et la symbolique chrétienne occidentale, le pélican symbolise le sacrifice du Christ, qui verse son sang pour le salut du genre humain.


Bonus, pour ceux qui veulent aller plus loin, le poème d’Alfred de Musset, Allégorie du pélican, derniers vers.
Poète, c'est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps;
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées,
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater le cœur ;
Leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang.

AD13 «Wallah, Wallah, Wallah» x3
AD14 «Chaussures trouées en Nike en Fila Fila, Mowgli tu verras vida Mira Mira»

Ademo s’adresse à la lune dans un couplet composé de 3 échanges. Le premier passage représente la période actuelle, Ademo connaissant le succès mais se plaignant toujours à la Lune. Le deuxième passage correspond à la phase d’ascension, à l’époque du Monde Chico. On remonte le temps jusqu’à finir avec le dernier passage, où Ademo n’était pas encore connu. On revient à l’essence même, la source des textes d’Ademo, son jnoun intérieur, son démon personnifié : Mowgli.



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